C’est quoi le changement ? (Episode 1)
Voici le premier épisode d’une mini-série de billets consacrés au changement « dans tous ses états », publiés sur LinkedIn depuis quelques mois. Le deuxième épisode arrive dans la foulée.
Depuis 30 ans que je fais du conseil (en interne, en cabinet, en indépendant), je baigne dans le changement, ou comme disent certains professionnels, dans le « change », abréviation de ‘change management’, un présupposé gestionnaire selon lequel le changement doit être « conduit ».
Aujourd’hui, il nous prend de court et s’impose comme un destin tragique. Il nous rappelle que la nature n’a pas besoin de gouvernance pour changer. Il n’est, comme se plaisait à le dire A. de Vulpian, qu’un « enchainement d’enchainements ». Il constitue même, pour des auteurs comme H. Tsoukas et R. Chia, la véritable substance de l’organisation en devenir.
Le changement, pensé par les philosophes depuis la Grèce antique, est théorisé depuis deux siècles en sciences physiques, en sciences politiques, en psychologie, en sociologie ou en gestion, de façon morcelée et contradictoire. Il n’existe aucune image complète, aucune Big Picture, aucune synthèse théorique sur la nature du changement.
Mais il n’a jamais été autant au centre des conversations qu’aujourd’hui.
Qu’est-ce qui a changé dans le changement ? La vitesse ? L’enjeu existentiel ? L’urgence ? L’impossibilité du #contrôle ? La fin des frontières ?
Le changement, c’est mon métier depuis 30 ans et, qu’on le subisse ou qu’on le désire, le mieux à faire c’est d’essayer de le comprendre. Pour cela, il faut le questionner en profondeur et sans limites, sans que ce soit une perte de temps. Il existe un assez petit nombre de bonnes questions à creuser. En second lieu (mais souvent en même temps) il doit être discuté avec les personnes qu’il concerne, ou qu’il concernera, à tous les niveaux de responsabilité, dans toutes les expertises.
C’est ce que je raconte à mes étudiants et à mes clients. Je vous propose d’explorer ici dans une série de petits épisodes les questions et les références, classiques ou parfois déviantes, ainsi que les exemples les plus parlants. Pour fabriquer la compréhension du changement qui vous est la plus utile. Avec de préférence une approche critique pour éviter les poncifs. Même les poncifs critiques.
Dites-moi si ça vous intéresse et, le cas échéant, si avez des thèmes de prédilection que je pourrais aborder « à la carte » dans ce blog.
Qu’en pensez-vous ?