C’est quoi le changement ? (Episode 2)
Le changement, c’est vaste : changement de coiffure ou changement de technologie, on ne sait pas lequel va être le plus impactant à l’échelle d’un individu.
C’est pourquoi la 1ere question que nous voulons nous poser, c’est :
1 – Pour qui ça change ?
Le changement vu à l’échelle de la personne, de l’organisation ou de la société sont bien sûr interdépendants, mais néanmoins différents. Notamment sur le plan théorique, ils mobilisent des champs disciplinaires distincts. Même si la psychologie voit large (cf. G. Bateson ou CW Graves) et que les sciences de gestion se préoccupent aujourd’hui de la motivation ou de la souffrance, ce sont des points de vue différents. Dépasser ces différences exige au minimum de les percevoir comme telles. L’angle de vue choisi induira notamment une variété de réponses aux questions qui suivent : la deuxième parait simple, jusqu’au moment où on essaie d’y répondre…
2 – Qu’est-ce qui change ?
Parfois le changement concerne l’organisation et n’a lieu que sur le papier. Parfois il concerne les locaux et se ressent physiquement. Parfois il concerne la manière de « faire ensemble » et s’enfuit quand on veut l’attraper. Parfois il concerne les applications informatiques et requiert un recâblage mental partiel (ouille, ça fait mal). Parfois il concerne les effectifs et se traite en mode juridico-comptable. Parfois il concerne des réflexes culturels aussi vieux que le système nerveux des mammifères et parait impossible.
3 – Qui veut que ça change et qu’est-ce qu’on y peut ?
Quand on parle de « conduite du changement », on postule l’existence d’un leader aux commandes, comme dans les modélisations à succès de John Kotter. Ou pas. Tout part souvent d’une décision de la Direction, elle-même motivée par des choix stratégiques ou des modifications du contexte. Dans le cas idéalisé, on parle de « vision », et dans le cas standard, il s’agit plutôt d’une impérieuse nécessité. Parfois l’arrivée de nouvelles personnes amène un rapport d’étonnement criant. C’est la question du « pourquoi » que certains recommandent de poser en premier, mais peu importe dans quel ordre on pose les questions, si on les pose toutes et qu’on y répond sincèrement.
4 – Dans quelle temporalité le changement se produit-il ?
Faire le constat d’une histoire récente n’est – ironiquement – pas perçu comme du changement au passé. Parce que les choses se sont figées. C’est juste l’histoire.
Si l’histoire se déroule au présent (ex. une crise à gérer) alors, tant mieux, l’époque fournit gratuitement le sentiment d’urgence ! Mais la plupart du temps, le changement se pense au futur, c’est pourquoi on ne peut en parler sans avoir envie de le planifier. Quand on n’y arrive pas, ça énerve tout le monde, mais c’est un très bon sujet de discussion !
Devinette venue du Tibet :
« Quels sont les deux jours de l’année où il est impossible de faire quoi que ce soit ? »
Réponse : « hier et demain »