C’est quoi le changement ? (Episode 3)
Previously : nous en étions restés à quelques bonnes questions à poser sur le changement. En particulier, celle qui distingue entre changement souhaité et non-souhaité. Et celle du futur dans lequel il s’inscrit.
En ce moment (et croyez-moi, je n’y suis pour rien) il est beaucoup question d’un changement non-souhaité. Emblématique de tous les changements non-souhaités, le changement climatique nous entraine tous dans une nécessité, voire une obligation de tout changer. Par exemple, changer notre utilisation de l’eau, c’est changer notre agriculture, changer notre agriculture, c’est changer notre alimentation, et changer notre alimentation, c’est changer notre mode de vie et notre santé, c’est-à-dire les choses les plus intimes et les plus ancrées qui soient.
Le dérèglement climatique est un exemple criant de changement non-souhaité et qui se pense encore (un peu, mais de moins en moins) au futur. Il relève donc de la maitrise du risque. Il se trouve dans la case la plus extrême de la matrice « probabilité – gravité », le coin qui combine « probabilité d’occurrence – quasi certaine et gravité – catastrophique ».
C’est donc le risque de priorité 1. Tout ce qui relève des mesures destinées à parer ce risque peut être considéré comme changement souhaité. Mais cela bouleverse tellement d’intérêts contraires, tellement de visions du monde antagonistes et tellement d’habitudes bien ancrées que le lieu du dialogue en est la société toute entière, au niveau local et global.
En revanche, dans le domaine restreint d’une organisation, le changement est pratiquement toujours pensé au futur et souhaité par au moins une partie des responsables ou une partie des collaborateurs et collaboratrices.
La bonne question est alors de savoir qui le souhaite et pourquoi.
Et pour répondre à cette question de manière efficace, une chose importe plus que tout : être en mesure d’écouter ce que les gens pensent, ensemble et séparément. Ecouter, traduire et comprendre ce que les gens désirent, quelle que soit leur place dans l’organisation, est (d’après 25 ans d’expérience) l’une des compétences les moins utilisées dans la pratique quotidienne des entreprises. Il est temps que ça change.
Que ce soit dans une équipe stable, un réseau en devenir, une communauté projet pluridisciplinaire ou l’ensemble d’un métier, cultiver une parole libre et en faire usage constitue un socle de base sans lequel aucun changement n’est possible.
Image provenant du site de l’Organisation Météorologique Mondiale